I - The Wolfpack
Un homme aux cheveux colorés -- écarlates --, Tony Kakko marchait tranquillement dans les ruelles animées de la capitale finlandaise. L'hiver s'était déjà bien installé, et les températures frisaient les -20°. Le paysage avait depuis quelques semaines déjà revêtu son manteau hivernal.
Cependant, en bon Finlandais qu'il était, ce n'était qu'une formalité. Il était habitué aux températures basses depuis que sa mère l'avait porté. Puis, de toute façon, ce n'était pas tellement une question de choix.
L'auburn jeta un coup d'œil à sa montre, qui lui indiqua quinze heures deux minutes.
- Merde, encore à la bourre, aujourd'hui...
Il accéléra le pas, autant limiter les dégâts. Le manager du groupe dont il était le chanteur était déjà assez à cheval sur les principes comme ça. Le musicien dut cependant prendre garde à ne pas glisser, étant donné que le sol était gelé. Vil verglas.
C'est presque essouflé qu'il arriva finalement devant la porte des bureaux de leur label, avec dix bonnes minutes de retard. Il poussa la lourde porte, salua rapidement le personnel qui se trouvait dans l'entrée, puis se précipita à l'étage. Encore deux escaliers à monter, et il y était.
- Désolé, j'ai mal évalué le temps de trajet, s'excusa-t-il platement en pénétrant dans la salle, en essayant de reprendre son souffle.
- Tony, te voilà enfin ! Le gratifia une tête châtain clair qu'il connaissait bien.
- La réunion a pas encore commencé, alors te fais pas d'bile, Jukka est à la bourre, lui fit un certain bassiste.
- Oh, pas fréquent, ça... mais j'dois avouer que là, ça me sauve bien... fit-il, un peu embarrassé, se grattant nerveusement le haut de la nuque.
Le chanteur tourna la tête à gauche, puis à droite, pour qu'il finisse par remarquer qu'il manquait aussi son batteur.
- Et Tommy ?
- Il sera en retard, il a dû emmener sa femme chez le mèdecin. Elle a attrapé quelque chose de pas joli, apparemment, lui répondit Henrik.
- OK. Il ôta son blouson épais, noir et blanchi par endroits par la neige, qui n'avait toujours pas fini de fondre. C'est qu'elle est tenace, en Finlande. Il jeta le vêtement à la manière d'un tir-au-flan, vêtement qui atterrit sur la tête d'un Marko, qui grogna dans le noir.
Après s'être excusé, il prit place sur un fauteuil plutôt confortable. L'assise semblait être en cuir, d'une belle teinte noisette. Le revêtement du dossier était de la même couleur, avec quelques boutons décoratifs dorés, savamment fixés à celui-ci. L'écarlate en ronronna presque de bonheur.
******
Klingenberg sentit son portable vibrer.
- “Désolé, je pourrai pas venir, finalement.”, lit-il à voix haute pour ses compagnons.
- Il ne dit rien d'autre ?
- Uh... si, y'a la suite : “Evènement de dernière minute à planifier.”
- “Evènement de dernière minute” ? Ça me dit rien qui vaille... soupira le bassiste.
- Idem. J'crois qu'on devrait aller voir ce qu'il se passe, déclara Tony, se levant d'un bond, enfilant son blouson pour la seconde fois de la journée. Henkka, t'es venu en bagnole, non ?
- Ouais. Deux secondes, et je vous suis.
Marko suivit, se contentant de remettre sa veste, de la boutonner, puis de rejoindre le chanteur, qui était déjà sorti de la pièce.
Une fois sur le parking des bureaux, le keytariste se dirigea vers son véhicule. Il se fit la remarque qu'il était peut-être temps de changer de voiture. Mais il savait très bien qu'il aimait bien trop sa bagnole actuelle pour ça. Quand il se serait fait à l'idée, probablement.
Il déverrouilla les portes passager et arrière, afin que ses amis puissent y monter.
Une fois les mecs bien installés, ceinture bouclée, il fit grogner le moteur, puis partit tel une flèche.
Attention à ne pas te faire attraper par la polis, Henkka... they hide where you can't see them.
******
Deux-trois feux rouges grillés plus tard, il fut devant la maison de Portimo.
Il coupa le contact, puis s'extirpa de sa vieille amie de métal.
- Désolé de t'avoir poussée, ma belle, mais je suis inquiet pour Tommy. Il expira fort, le froid ambiant rendant son souffle visible.
Tiens bon, l'hiver est assez rude, cette année, fit-il à sa voiture en tapotant affectueusement le capot rouillé par endroits. Puis il rejoignit ses amis.
******
Pendant ce temps, Alice et moi nous promenions tranquillement sur les berges du Bodominjärvi. Ç'eut beau être un lac comme tous les autres, cerné par des dizaines de sapins, le lieu restait très connu. Vous savez, le lac à proximité duquel campaient quelques gens, et qu'on retrouva soit morts poignardés, soit complètement fous ?
Nous admirions le coucher de soleil – il se couche très tôt, en hiver -, qui donnait aux cieux une teinte orangée et violette.
- C'est vraiment beau, et relaxant. Un peu comme les aurores boréales – revontulet – en Laponie, tu ne trouves pas ?
- Si, mais ça caille, râla-t-elle, se frottant sans cesse les bras dans le but de se réchauffer un peu. Comment tu fais pour supporter de telles températures ? Je le savais, que j'aurais dû prendre un pull plus chaud...
- Le sang, je suppose. On devrait rentrer à Helsinki, non ? Vu qu'on a des interviews à faire demain...
- Y'a un arrêt de bus pas loin, tu crois ?
- Marchons. On verra bien ça.
Après avoir jeté un dernier regard aux cieux colorés, nous nous mîmes en marche.
******
Tommy sortit de chez lui, catastrophé. Il courut tellement vite, qu'il ne rendit compte que trop tard que quelqu'un marchait dans sa direction. Le choc lui fit perdre l'équilibre, et il se retrouva nez à nez avec un torse chaudement habillé, et encerclé par des bras accueillants.
- Hé, fais gaffe ! lui fit une voix qu'il reconnut presque immédiatement. Tu as raté le bus pour aller à l'école ?
- Non, non, ça va. Merci. Le blond mit un peu de distance entre eux, afin de pouvoir retrouver les autres, qui attendaient chez lui, près de la cheminée du salon. Viens, les autres sont déjà à l'intérieur, l'invita-t-il.
Le pauvre Elias, qui venait à peine de se souvenir du pourquoi de sa venue, s'empressa de le suivre.
Cependant, en bon Finlandais qu'il était, ce n'était qu'une formalité. Il était habitué aux températures basses depuis que sa mère l'avait porté. Puis, de toute façon, ce n'était pas tellement une question de choix.
L'auburn jeta un coup d'œil à sa montre, qui lui indiqua quinze heures deux minutes.
- Merde, encore à la bourre, aujourd'hui...
Il accéléra le pas, autant limiter les dégâts. Le manager du groupe dont il était le chanteur était déjà assez à cheval sur les principes comme ça. Le musicien dut cependant prendre garde à ne pas glisser, étant donné que le sol était gelé. Vil verglas.
C'est presque essouflé qu'il arriva finalement devant la porte des bureaux de leur label, avec dix bonnes minutes de retard. Il poussa la lourde porte, salua rapidement le personnel qui se trouvait dans l'entrée, puis se précipita à l'étage. Encore deux escaliers à monter, et il y était.
- Désolé, j'ai mal évalué le temps de trajet, s'excusa-t-il platement en pénétrant dans la salle, en essayant de reprendre son souffle.
- Tony, te voilà enfin ! Le gratifia une tête châtain clair qu'il connaissait bien.
- La réunion a pas encore commencé, alors te fais pas d'bile, Jukka est à la bourre, lui fit un certain bassiste.
- Oh, pas fréquent, ça... mais j'dois avouer que là, ça me sauve bien... fit-il, un peu embarrassé, se grattant nerveusement le haut de la nuque.
Le chanteur tourna la tête à gauche, puis à droite, pour qu'il finisse par remarquer qu'il manquait aussi son batteur.
- Et Tommy ?
- Il sera en retard, il a dû emmener sa femme chez le mèdecin. Elle a attrapé quelque chose de pas joli, apparemment, lui répondit Henrik.
- OK. Il ôta son blouson épais, noir et blanchi par endroits par la neige, qui n'avait toujours pas fini de fondre. C'est qu'elle est tenace, en Finlande. Il jeta le vêtement à la manière d'un tir-au-flan, vêtement qui atterrit sur la tête d'un Marko, qui grogna dans le noir.
Après s'être excusé, il prit place sur un fauteuil plutôt confortable. L'assise semblait être en cuir, d'une belle teinte noisette. Le revêtement du dossier était de la même couleur, avec quelques boutons décoratifs dorés, savamment fixés à celui-ci. L'écarlate en ronronna presque de bonheur.
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Klingenberg sentit son portable vibrer.
- “Désolé, je pourrai pas venir, finalement.”, lit-il à voix haute pour ses compagnons.
- Il ne dit rien d'autre ?
- Uh... si, y'a la suite : “Evènement de dernière minute à planifier.”
- “Evènement de dernière minute” ? Ça me dit rien qui vaille... soupira le bassiste.
- Idem. J'crois qu'on devrait aller voir ce qu'il se passe, déclara Tony, se levant d'un bond, enfilant son blouson pour la seconde fois de la journée. Henkka, t'es venu en bagnole, non ?
- Ouais. Deux secondes, et je vous suis.
Marko suivit, se contentant de remettre sa veste, de la boutonner, puis de rejoindre le chanteur, qui était déjà sorti de la pièce.
Une fois sur le parking des bureaux, le keytariste se dirigea vers son véhicule. Il se fit la remarque qu'il était peut-être temps de changer de voiture. Mais il savait très bien qu'il aimait bien trop sa bagnole actuelle pour ça. Quand il se serait fait à l'idée, probablement.
Il déverrouilla les portes passager et arrière, afin que ses amis puissent y monter.
Une fois les mecs bien installés, ceinture bouclée, il fit grogner le moteur, puis partit tel une flèche.
Attention à ne pas te faire attraper par la polis, Henkka... they hide where you can't see them.
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Deux-trois feux rouges grillés plus tard, il fut devant la maison de Portimo.
Il coupa le contact, puis s'extirpa de sa vieille amie de métal.
- Désolé de t'avoir poussée, ma belle, mais je suis inquiet pour Tommy. Il expira fort, le froid ambiant rendant son souffle visible.
Tiens bon, l'hiver est assez rude, cette année, fit-il à sa voiture en tapotant affectueusement le capot rouillé par endroits. Puis il rejoignit ses amis.
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Pendant ce temps, Alice et moi nous promenions tranquillement sur les berges du Bodominjärvi. Ç'eut beau être un lac comme tous les autres, cerné par des dizaines de sapins, le lieu restait très connu. Vous savez, le lac à proximité duquel campaient quelques gens, et qu'on retrouva soit morts poignardés, soit complètement fous ?
Nous admirions le coucher de soleil – il se couche très tôt, en hiver -, qui donnait aux cieux une teinte orangée et violette.
- C'est vraiment beau, et relaxant. Un peu comme les aurores boréales – revontulet – en Laponie, tu ne trouves pas ?
- Si, mais ça caille, râla-t-elle, se frottant sans cesse les bras dans le but de se réchauffer un peu. Comment tu fais pour supporter de telles températures ? Je le savais, que j'aurais dû prendre un pull plus chaud...
- Le sang, je suppose. On devrait rentrer à Helsinki, non ? Vu qu'on a des interviews à faire demain...
- Y'a un arrêt de bus pas loin, tu crois ?
- Marchons. On verra bien ça.
Après avoir jeté un dernier regard aux cieux colorés, nous nous mîmes en marche.
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Tommy sortit de chez lui, catastrophé. Il courut tellement vite, qu'il ne rendit compte que trop tard que quelqu'un marchait dans sa direction. Le choc lui fit perdre l'équilibre, et il se retrouva nez à nez avec un torse chaudement habillé, et encerclé par des bras accueillants.
- Hé, fais gaffe ! lui fit une voix qu'il reconnut presque immédiatement. Tu as raté le bus pour aller à l'école ?
- Non, non, ça va. Merci. Le blond mit un peu de distance entre eux, afin de pouvoir retrouver les autres, qui attendaient chez lui, près de la cheminée du salon. Viens, les autres sont déjà à l'intérieur, l'invita-t-il.
Le pauvre Elias, qui venait à peine de se souvenir du pourquoi de sa venue, s'empressa de le suivre.
II - Ill Times
L'ambiance qui régnait dans la maison du batteur était des plus oppressantes ; le guitariste regretta rapidement d'être venu. Il le devait, pourtant, pour soutenir son ami.
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